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Lorsque la vie est belle, les amants pleurent


Anonymous
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MessageSujet: Lorsque la vie est belle, les amants pleurent Lorsque la vie est belle, les amants pleurent Icon_minitimeVen 16 Sep - 21:45

Adieu





Dernière édition par Luka Jdan le Mar 27 Sep - 4:29, édité 1 fois

Anonymous
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MessageSujet: Re: Lorsque la vie est belle, les amants pleurent Lorsque la vie est belle, les amants pleurent Icon_minitimeDim 18 Sep - 15:56

Le temps me semble interminable. Les heures, les minutes, les secondes prennent trop de temps à s’écouler. Le tic tac répétitif de l’horloge à ma droite me force à l’écouter et me déconcentre. J’imagine aisément une étendue d’eau, dans laquelle une goutte y tomberait au même rythme que les secondes s’écoulent dans les minutes. Tic… Tac… Tic… Tac… Mes pensées sont confuses, trop influencées par mon environnement immédiat. Les paroles de mon professeur deviennent incompréhensibles, je ne remarque plus que son apparence soi-disant « soignée » mais qui laisse à désirer et ses vêtements sûrement vieux d’un millénaire. Il a l’air coincé et surtout mal à l’aise. Que ce passe-t-il donc dans sa vie pour qu’il soit ainsi? Peut-être est-elle par trop ordinaire à son goût… Mais bon, à quoi me sert de penser à cela? N’étais-je pas sur le point de faire une réflexion plus poussée que celle de mon professeur qui est d’un « ordinarisme » peu commun ? Ah oui, à force de me concentrer, j’entendis à nouveau le tic tac inépuisable de l’horloge et me remet à divaguer sur l’étendue d’eau. Je m’amuse à élargir le temps, l’étirer, tester son élasticité et le ralentir, jusqu’à figer cette goutte au dernier moment, juste avant l’impact fatal, parti intégrante de sa courte vie. Elle ira rejoindre la masse, se fondra avec les autres, ne sera plus seule mais pas non plus plusieurs. Le son strident de la cloche me tire de mes réflexions insensées en un sursaut discret mais présent et ma concentration est brisée. La goutte n’évite donc pas son destin tragique et disparait dans des millions d’autres.

Rapidement je reprends contact avec la réalité et ramasse mes affaires sans empressement. Je me dirige vers la sortie et me tourne instinctivement vers le professeur pour lui dire un de mes éternels bonsoir des plus jovial, mais me ravise juste avant la catastrophe et détourne la tête en vitesse. D’ailleurs, par la même occasion, j’en évitai une deuxième en m’arrêtant net devant le cadre de porte. Je ne pu retenir le soupire à la fois de soulagement et d’exaspération qui franchi mes lèvres à ce moment. Pourquoi ne m’étais-je pas déjà débarrassé de cette encombrante personnalité qu’était la mienne? Mais d’ailleurs, pourquoi voulais-je tant m’en débarrasser déjà ? Bien sûr, je devais être imperturbable pour ce à quoi j’avais maintenant probablement voué ma vie. Après tout, si on fait parti de la Mafya, on ne la quitte sûrement pas aisément. Je me doutais fort bien que je n’avais pris qu’un billet aller, donc sans retour possible, sinon qui me coûterait beaucoup plus cher que ce que je ne pourrai jamais imaginer. Soudain, la lassitude me prend. J’ai l’impression d’avoir vieilli trop vite, mais ce sacrifice en vaux la peine. Mon père est moins froid à mon égard. Bien sûr, il y a le fait que maintenant il m’évite plus qu’il ne me méprise, mais je fais tout de même toujours mon possible, même si c’est souvent assez difficile, voir même pénible.

Je secoue la tête pour chasser ces idées alors que je recule d’un pas pour ensuite traverser la porte et me diriger vers ma case. Déjà, c’est le zoo : on y retrouve la même cacophonie singulière, les mêmes aller et venue inutiles, la même agitation agaçante, les mêmes animaux… Bref, je me dirigeai avec une habilité et une agilité dont je ne suis pas peu fière à travers les sauvages en liberté tout en me disant que finalement, moi aussi j’étais comme ca. Je réalisais toujours après-coup que je ne pensais pas vraiment que ces réflexions étaient vraies et que, dans le fond, j’aurais aimé faire parti de ce groupe hétéroclite et enjoué. Mais j’avais malheureusement sacrifié cette partie de ma vie pour une personne chère à mon cœur. Je restai ce morceau de glace que j’avais décidé de devenir et resta extérieurement indifférente à tous ces soleils qui brillaient chacun à leur manière. J’avais l’impression qu’ils tentaient tous de me faire fondre, de briser mes défenses mais je sus garder la face, même si je pleurais dans mon esprit, doucement mais avec tant de profondeur que même des années de chagrin n’y auraient pas d’égal. Je dus prendre une pause au coin d’un corridor moins fréquenté que les autres. Quelques minutes et plusieurs bonnes respirations me furent nécessaires pour graduellement reprendre le contrôle sur mon esprit. Lorsque je me senti prête à affronter de nouveau cette réalité qui m’écrasait, je fonçai tout en fixant obstinément devant moi, ne prêtant pas la moindre attention au grabuge des alentours.

C’est presque avec un intense soulagement que je rejoignis enfin mon casier pour me concentrer uniquement sur mon univers, mes affaires. Par chance, je n’avais presque rien d’urgent à faire et la perspective de passer une soirée tranquille m’arracha finalement un sourire. Celui-ci se fana en une fraction de seconde lorsque j’aperçu mon reflet dans mon petit miroir. Je jetai un léger coup d’œil à mon apparence et me trouvai immédiatement sévère, mais c’était plus ou moins réussis. Mes innombrables mèches rebelles et mes yeux légèrement trop grands me donnaient un air idiot, un genre d’animal domestique trop amical… Une expression résignée se peignit sur mon visage alors que je rangeais mon cartable. Que pouvais-je bien faire de cela? La chirurgie était hors de question, et je aucun autre moyen ne me venait à l’esprit donc seul le temps arrangerait la situation. Ah moins qu’elle ne puisse faire un poison qui pourrait modifier son aspect physique? Une sorte de réaction allergique (sans les enflures et autres effets désagréables, évidemment). Mmh… Oui, j’y penserai plus tard… J’effleurai mes livres du bout des doigts, cherchant celui qu’il me fallait. Lorsque finalement je mis la main dessus, je le fourrai dans mon sac sans plus d’égards pour le pauvre bouquin qui ne me sera sûrement d’aucune utilité, n’ayant pas véritablement l’intention de m’attarder à mes obligations... Je fermai mon sac à dos, n’ayant plus rien à y mettre, barra ma case et tourna les talons, n’accordant pas un regard aux autres. Comme je les envie! Comme j’aimerais être à leur place, heureuse et insouciante. Mais la réalité est souvent bien triste et il m’était probablement impossible, voir interdit, de retourner dans ce monde où les fleurs ne fanent jamais et où les papillons sont rois. Je m’amuse à m’imaginer quel genre de papillon je serais. Un semblant de sourire me traverse alors que j’en élimine certains et que j’en associe d’autres à des personnes de ma connaissance.

D’ailleurs, parlant de personnes de ma connaissance, j’aperçois quelqu’un que j’aurais préféré ne pas voir du tout. L’agacement et l’irritation se battent pour savoir qui aura la première place, ne faisant qu’augmenter la tension. Tout sourire, disparait de mon visage et après une légère hésitation, je finis par me diriger vers lui. Pourtant, aussitôt que mes pas me dirigèrent vers lui, j’eu la forte envie de rebrousser chemin et tout simplement ignorer cette chose tout à fait détestable que l’on nommait Luka. À le voir, j’eu l’impression qu’il était la depuis un bon moment et je me réjouis intérieurement à l’idée de l’avoir fait attendre. Cette petite victoire permit à la bataille faisant rage dans ma tête de se calmer un peu, laissant mes pensées devenir claires et fluides à nouveau. Je m’arrêtai à une distance respectable, jugeant préférable de ne pas trop m’approcher : mes pensées étaient cohérentes, autant les garder comme tel…

C’est donc à quelques pas de lui que je m’arrêtai pour le jauger tranquillement, les bras croisés et le visage imperturbable. D’abord je ne fis pas attention aux détails, ne faisant que le toiser de haut en bas, puis mon regard finit par s’attarder sur la courbe de ses épaules, de son cou… Sur son visage, son expression sévère qui pour lui est assez naturelle, ses traits délicats, presque trop parfaits pour être toléré, ses yeux verts qui rappellent une forêt dense, sombre, dangereuse, qui vous force à y plonger pour tomber dans ses pièges mortels, ses lèvres, appel irrésistible d’un écho lointain qu’est sa voix qui vous susurre à l’oreille des mots que l’on ne comprend pas, que l’on ne comprend plus, déconcentré par sa main qui sournoisement vous effleure. Toute sa personne dégage un charisme qui vous empoisonne l’esprit, vous perverti immanquablement à ses idées à lui. Il est un péché mortel, un démon qui vous damne au premier coup d’œil, le premier et le dernier puisque votre regard ne le quittera plus. Vous suivrez avidement des yeux chacun de ses gestes, chacun de ses mouvements, comme un assoiffé qui tombe par hasard sur un cour d’eau et qui y boit, sans que cela ne suffise jamais à le soulager alors il continu encore et encore, ne se lassant jamais de cette étrange sensation à la fois délivrante et désagréable que fait l’eau fraîche sur une gorge depuis trop longtemps asséchée. Une brise malicieuse vient soudainement agiter sa chevelure dorée qui vous semble faite de fil soie, et qui, dans son désordre, ressemble à s’y méprendre à de pures rayons de soleil…

Tout à coup, je reprends conscience avec la réalité et réalise ce à quoi j’étais en train de penser. Ma rage reprend de plus belle, et je serre les dents pour éviter de lui crier dessus. Même si cela aurait été d’un intense soulagement, il était déplacé de le faire en public, surtout qu’il risquait d’arriver l’inavouable. Comment ose-t-il influencer ainsi le cour de mes pensées? Cette seule idée suffit à me mettre hors de moi et mes doigts se crispent sur mon bras, enfonçant mes ongles dans ma peau. Oui, assurément, cet homme est pourri de l’intérieur. Je me convaincs moi-même peu à peu que son âme est noire, vide, ou sinon pleine de malices et de sombres projets. Comment pourrait-il en être autrement? Pourquoi aurait-il été doté d’une telle apparence, d’une telle présence sinon d’attirer ses proies? D’ailleurs, je refusais obstinément de jouer se rôle dans cette histoire, il en était hors de question! Je détestais cet ignoble monstre, et ca ne s’arrêterait pas de sitôt! Lui qui réussissait trop souvent à me faire sortir de mon rôle, sa spécialité était sûrement de m’énerver. C’est donc avec un ton tout à fait neutre, reflétant assez mal mon apparente tension et mes idées contradictoires, que je lui dis :

- Qu’est-ce que tu fais ici?



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